La neuroplasticité

Et si votre cerveau n’était pas trop vieux pour apprendre ?

Vous envisagez de changer de métier, mais une pensée revient souvent : « À mon âge, je ne retiendrai plus rien », « Je n’ai plus la tête pour me former », « Je vais décrocher ». Ce doute est partagé par beaucoup après 50 ans. Il est compréhensible. Mais il ne repose pas sur une vérité biologique : c’est une croyance ancienne que les neurosciences ont depuis longtemps démontée. Le cerveau adulte est neuroplastique : il peut encore apprendre, se reconfigurer, créer de nouveaux circuits, même après 40, 50 ou 60 ans.

Il est possible d’apprendre à tout âge !

Les chercheurs Michael Merzenich et William Jenkins ont montré que le cerveau conserve une capacité d’adaptation tout au long de la vie. Dès qu’il est confronté à une nouveauté, il crée de nouvelles connexions, en renforce certaines, en laisse d’autres disparaître. Ce processus, appelé neuroplasticité, permet d’apprendre à tout âge. Il fonctionne après 40 ans, 50 ans, 60 ans et au-delà.

Votre cerveau n’est donc pas une machine figée. C’est un organisme vivant, qui apprend s’il est nourri régulièrement. Plus vous répétez une tâche, plus elle devient fluide. Ce qui semblait difficile devient familier.

C’est pour cela que ce que vous aimez faire compte tant. Une activité qui vous attire naturellement sera plus facile à répéter. C’est ce que montre la théorie des appétences : le plaisir que vous ressentez dans une activité favorise la mémorisation, l’automatisation, et la progression.

Si vous doutez de pouvoir apprendre, ne partez pas de votre âge. Demandez-vous plutôt ce qui vous intéresse vraiment. Car l’attention, la curiosité et la régularité comptent bien plus que l’âge biologique. Ce qui relance l’apprentissage, ce n’est pas votre niveau initial : c’est votre engagement dans ce que vous faites.

. Ce n’est pas une machine qui s’use : c’est un réseau vivant, qui se reconfigure en fonction des efforts que vous lui proposez.

Ce qui bloque, c’est moins votre âge que votre exposition à l’effort cognitif

Claude, 57 ans, se disait incapable de se reconvertir dans la comptabilité. « J’étais persuadé que je ne retiendrais rien. Mais j’ai commencé par des exercices simples, et à ma grande surprise, j’ai progressé. C’est venu plus lentement, mais c’est venu. »

Denise, 63 ans, n’avait jamais osé suivre une formation : « Je pensais que j’étais trop âgée pour recommencer. Mais séance après séance, j’ai vu que j’apprenais, à ma façon. C’est ma peur, pas mon âge, qui me bloquait. ». 

Ces expériences montrent que l’obstacle n’est pas dans la matière à apprendre. Il est dans l’idée que vous vous faites de votre capacité à réapprendre. Et cette idée, vous pouvez la contester.

Changer de métier, ce n’est pas se demander si on est encore capable. C’est décider de redonner une chance à son cerveau de repartir.

Trois façons concrètes de relancer votre cerveau

  • Apprenez 10 minutes par jour, sans pression. La régularité est plus importante que l’intensité.
  • Entraînez votre mémoire sur des tâches simples : nommer, classer, synthétiser.
  • Observez une difficulté actuelle comme un muscle à réentraîner. Ce n’est pas « je ne suis pas fait pour », c’est « je dois m’échauffer ».

Vous n’êtes pas en retard. Vous êtes prêt à repartir autrement. Et cela suffit pour réactiver ce que votre cerveau sait faire.